Tuesday, August 08, 2006

Itinéraire

Voici un aperçu de l'itinéraire de ce voyage (3000 km - 12 jours)

Mercredi 12 Avril 2006

C'est avec quelques dizaines de minutes de retard que j'atterris à Liverpool où m'attend devant le Yellow Submarine la Vauxhall Corsa louée pour l'occasion.

Il est presque 18H30 et nous avons devant nous plus de 400km de route (essentiellement de l'autoroute) pour atteindre notre première étape que nous avons fixée un peu au nord de Glasgow. A mi-chemin nous faisons une pause pour manger quelques sandwichs et boire un petit café. Un vent glacial et violent balaye le Royaume-Uni ce soir là. L'entrée en Ecosse et le reste du trajet se font alors de nuit ce qui ne nous permet pas de profiter des paysages... ce n'est que partie remise.

La traversée de Glasgow se fait sans encombres. Quelques minutes après nous parvenons à Balloch et après une minime erreur de navigation dans le village nous arrivons à 23H précises, sous un déluge, à notre B&B où nous sommes chaleureusement accueillis avec un bon thé chaud. Le temps de défaire nos bagages et de s'installer sommairement et nous entamons une bonne nuit de repos. Un long trajet nous attend demain...

Jeudi 13 Avril 2006

Nous nous levons vers 8h00 et ce matin à la Dumbain Farm de Mme Watson est l'occasion d'entamer la longue série des Scottish Breakfast. En habitués que nous sommes, depuis notre séjour en Irlande l'an passé, la copieuse assiette proposée ne nous fait aucunement peur. Le bacon, l'oeuf au plat, les petites saucisses, la galette de pommes de terre, les tomates grillées sont accompagnés d'un bon thé, de jus d'orange, d'un copieux bol de céréales et de quelques toasts tartinés de bonne confiture... bref ceci sera notre petit déjeuner classique tout au long du séjour. Celui de Mme Watson restera toutefois probablement le meilleur avec en plus de tout cela un large plateau de fruits frais que nous pouvions encore accompagner d'un bol de fromage blanc... tout ceci dans un cadre moderne mais très agréable.

Notre premier exercice du matin consistera comme pour les jours suivants à rassembler péniblement nos affaires et les poser pêle-mêle dans la voiture en faisant plusieurs voyages... un vrai déménagement qu'il nous faudra encore répéter souvent !

Nous quittons Balloch vers 10h00 avec devant nous un trajet de plus de 300km sur les routes écossaises pour rallier l'île de Skye. Cette fois je sors mon appareil photo des bagages et nous allons pouvoir profiter des premiers paysages de montagnes que nous offre la région.

Nous commençons par longer le Loch Lomond et les montagnes qui l'entourent. Les plus hauts sommets (ceux dépassant 700m) sont tous enneigés. La couverture nuageuse est assez importante et la température assez basse. Le vent moins fort que la veille nous permet toutefois de faire quelques arrêts pour admirer certains paysages, comme ceux du Loch Linnhe juste avant l'arrivée à Fort Williams au pied du Ben Nevis enneigé. De là nous suivons le Great Glen jusqu'à Invergarry avant de bifurquer vers l'Ouest, les lochs et la côte. Les villages sont rares et les routes de moins en moins fréquentées.


Il est environ 14h00 quand nous arrivons au Eilean Donan Castle au bord du Loch Alsh. Il s'agit du château qui servit de décor dans le film Highlander. Nous avons toutefois été relativement déçus par ce château qui n'avait pas le charme et le spectaculaire présentés dans les guides touristiques... peut être que la marée basse y était aussi pour quelque chose !

Nous repartons donc assez rapidement vers le Kyle of Lochalsh et son pont donnant accès à l'île de Skye. Après quelques kilomètres sur l'île nous tournons vers la gauche et le village de Kylerhea célèbre pour son affût d'observation des loutres qui s'ébattent régulièrement dans les eaux calmes du détroit. Malheureusement une longue présence de 2h dans l'affût ne nous aura pas permis de voir les loutres. On se console avec l'observation de quelques phoques gris qui nagent non loin ! La faim et la lassitude nous tirent de l'affût et nous reprenons la route après avoir mangé un sandwich. Un peu fatigués nous allons directement à Carbost et notre B&B. La Drynoch Farmhouse est située au fond du Loch Harport près de l'embouchure d'une petite rivière ce qui en fait un site ornithologique fort intéressant que je repère tout de suite (ou je l'avoue : que j'avais un peu repéré avant de partir et qui a pesé dans le choix du B&B) !

Après avoir posé nos valises et pris un bon thé, nous partons vers l'extrémité ouest de l'île de Skye. En chemin nous observons 6 cygnes chanteurs s'abritant dans un petit loch calme. Nous arrivons alors à Neist Point et son phare qui furent le lieu de tournage du film Breaking the Waves.

Le site est assez grandiose et les sombres nuages chargés de pluie qui arrivent de l'océan donnent lieu à des jeux de lumière saisissant.

Malheureusement le vent fort et froid auquel nous ne sommes pas encore habitués ainsi que la pluie que nous voyons arriver nous empêchent d'aller jusqu'au phare et nous poussent dans la voiture pour finalement reprendre la route et trouver refuge dans un pub de Dunvegan pour y prendre un bon repas.

Nous rentrons bien fatigués à notre B&B après un trajet de nuit de 25km sur des routes étroites mais désertes. L'île de Skye a commencé à nous dévoiler ses multiples charmes... vivement le lendemain !

Vendredi 14 Avril 2006

Ce matin moins de stress et de précipitation puisque ce soir nous dormirons encore ici. Heureusement car la nuit n'a pas été totalement calme... mais ce ne fut pas trop gênant. Après un bon et copieux breakfast je descends rapidement à la voiture, au bord du loch pour observer un peu les oiseaux qui traînent par là. Le temps ce matin est magnifique ! En quelques minutes j'y repère une foule de courlis et d'huîtriers-pies, quelques oies et chevaliers, un couple de harles bièvres et un plongeon catmarin qui me nargue en plongeant sans arrêt pour des déplacements sous l'eau d'au moins 300 mètres et durant plus d'une minute !


Après ces observations et quelques digiscopies, nous voilà partis pour le nord de l'île. Nous faisons un petit arrêt dans la charmante ville de Portree afin de faire quelques courses puis nous repartons vers la péninsule de Trotternish.

De nouveaux paysages se dévoilent à nos yeux lorsque nous empruntons la route longeant The Storr et la célèbre formation rocheuse du Old Man of Storr.



Nous faisons ensuite un petit arrêt au Kilt Rock pour admirer les falaises et la cascade qui se jette directement dans la mer.

Nous poursuivons plus au nord afin de randonner dans le massif du Quiraing. C'est là l'occasion d'essayer tout notre équipement et de profiter du grand ciel bleu. Le cadre de la ballade est à la fois féerique et impressionnant avec ce mélange de rochers bruts, de tourbières de petits lochs et de prés verdoyants.

Au sommet, le panorama autour de nous et la vue de The Table justifient à eux seuls la réputation de plus belle ballade de l'île pour cette randonnée !



De retour à la voiture nous nous apercevons que nous avions laissé une portière ouverte pendant les trois heures qu'a duré la rando. Avec étonnement nous retrouvons tout intact... agréable surprise écossaise ! Nous terminons ensuite en voiture le tour de la péninsule, notamment en passant près des ruines de Duntulm Castle. Ce trajet de retour au B&B est pour nous l'occasion de réellement expérimenter les routes à une voie avec les fameuses "passing place" !

Au soir de cette très belle journée nous allons au pub tout proche de notre B&B, à deux pas de la distillerie Talisker, où nous prenons un bon repas dans un cadre très convivial au milieu de touristes et randonneurs français et écossais. Aujourd'hui nous sommes entrés de plein pied dans l'atmosphère des vacances telle que nous l'apprécions.

Samedi 15 Avril 2006

Second petit déjeuner à Drynoch Farmhouse suivi d'un départ tranquille pour rejoindre la "mainland". Nous quittons un peu à regrets l'île de Skye par le Kyle of Lochalsh et nous faisons rapidement un premier arrêt dans le petit port de Plockton, village charmant au micro-climat agréable mais très touristique !

La suite de la route nous donne l'occasion de longer le Loch Carron et successivement ses rives sud puis nord. Un petit arrêt nous permet d'admirer un couple de harles huppés en pleine séance de pêche. Nous empruntons ensuite la route en direction d'Applecross et avant d'y parvenir nous passons par le col du Bealach-na Bo à plus de 600 mètres.

Les bords de la route sont enneigés, les petits lochs du sommet partiellement gelés mais les nuages ne nous permettent pas d'admirer tout le panorama. De toute façon la violence du vent et la température proche de zéro limitent fortement les possibilités de rester hors de la voiture !
L'arrivée à Applecross est pour nous l'occasion de manger notre sandwich face à la mer et j'en profite pour observer les premiers eiders. Rapidement refroidis nous nous réfugions dans un pub pour y prendre un café bien chaud et des forces pour repartir sur les petites route sinueuses de la péninsule.

Nous croisons plus de moutons que de voitures sur cette belle route et nous devons même nous arrêter au détour d'un virage, bloqués par un petit troupeau de vaches des Shetland. Peu farouches elles restent plantées sur la route, impassibles sous la bruine qui tombe, bien protégées par leur épaisse toison !

C'est sous une pluie assez soutenue que nous arrivons dans la paisible bourgade de Shieldaig et au B&B Rivendell de Tom Watson. Il n'est pas très tard et nous décidons de parcourir la seule rue du village, longeant les bords du Loch Torridon. Il nous faut vite nous réfugier dans l'unique pub du village où se déroule en réalité toute la vie du village en cette fin d'après midi. Il semble que tout le monde se soit donné rendez-vous ici et nous sommes immédiatement accueillis avec chaleur et amitié par les gens qui sont là (dont les propriétaires du B&B qui jouent aux fléchettes). On s'y sent tellement bien qu'on commande deux pintes accompagnées de cacahouètes (chouette) !

La soirée sera tout aussi sympathique puisque nous avons opté pour un délicieux dîner au B&B préparé par nos hôtes. La soirée se terminera à discuter "en famille" dans les canapés devant un bon feu de tourbe dans la cheminée. Seule la musique ne sera pas au rendez-vous mais la soirée aura tout de même été fort agréable !

Dimanche 16 Avril 2006

Un réveil tout en douceur et sous un soleil éclatant à Rivendell qui mérite décidément la description issue de l'oeuvre de Tolkien : "The Last Homely House East of the Sea" (Fondcombe dans la traduction française du Seigneur des Anneaux).

D'un côté la vue sur le Loch Torridon et son île couverte de pins écossais et lorsqu'on se retourne une belle vue sur les montagnes de Torridon... c'est le Western Ross dans toute sa splendeur. Il nous faut malheureusement déjà quitter ce havre de paix mais notre court séjour ici restera un des moments forts du voyage et les membres de la famille Watson (ainsi que leurs amis) savent admirablement faire de Rivendell un endroit où on a définitivement envie de rester ou de revenir.

Nous empruntons donc la petite route qui longe le Upper Loch Torridon en direction de Torridon. Notre trajet évite la ville en s'engageant dans la bucolique et étroite petite route traversant le Glen Torridon et menant à Kinlochewe. Nous arrivons dans ce qui pourrait ressembler en ce dimanche midi à un village fantôme. Heureusement l'épicerie du hameau est ouverte et le tenancier à l'allure un peu bizarre nous prépare 2 sandwichs que nous emportons. Nous quittons cet univers étrange où les rares habitants vous saluent lorsqu'on les croise en voiture pour nous diriger vers les rives du Loch Maree par une route bien plus large.


Ce grand loch peut effectivement être classé parmi les plus beaux du pays grâce à ses pins écossais qui le bordent, ses petites plages sableuses et surtout ses impressionnantes montagnes de plus de 1000 mètres qui se précipitent dans ses eaux bleues. La route continue ensuite à l'intérieur des terres, entre montagnes, tourbières et petits lochs qui sont autant de scènes qui alternent avec les lochs de la côte.

Nous passons ainsi sur les rives du Loch Gairloch et du Loch Ewe avant de plonger vers la Gruinard Bay, ses belles plages et son île gardant l'entrée de la baie. C'est là que nous mangeons nos délicieux sandwichs à côté d'un groupe d'ornithos à la recherche du pygargue. Nous comptons bien profiter des paysages en partant pour une randonnée entre rivières, collines, cascades, lochs et tourbières.


Une violente pluie nous surprend au milieu de la ballade et sera l'unique occasion pour nous de tester l'efficacité de nos tenues imperméables au cours des vacances ! Le vent fort tend à nous refroidir mais permet surtout de nous sécher bien vite. Assez vite pour être totalement secs à moins de 1km de l'arrivée et pouvoir reprendre sur le coin de la capuche une seconde giboulée venue de l'océan ! C'est donc un peu mouillés que nous reprenons la voiture pour faire les derniers kilomètres qui nous séparent de Camusnagaul et notre B&B idéalement placé au bord du Little Loch Broom. Sur les 5 maisons du hameau 3 sont des B&B et c'est un peu par hasard que nous tombons sur le notre (grâce il faut le dire à une bonne intuition féminine) !


En ce dimanche de Pâques le B&B est plein à craquer mais le partage des installations se fait sans trop de problèmes. Une fois nos affaires posées nous filons vers le minuscule village de Dundonnell qui possède un joli pub, bien situé à l'extrémité du loch, et où nous prenons un bon repas non loin de nos jeunes voisins russes du B&B. Malgré nos appréhensions la nuit fut d'un calme assourdissant et nous avons dormi comme des masses.

Lundi 17 Avril 2006

Après un lever assez matinal et un copieux scottish breakfast nous reprenons rapidement la route en direction du nord. Les routes sont plus larges sur le début du trajet et nous parvenons assez rapidement à Ullapool. C'est une ville assez importante comparée aux villages que nous avons traversés ces derniers jours qui possède un port relativement important bien niché sur les bords du Loch Broom. En effet c'est de là que partent les ferries pour les Hébrides Extérieures et plus particulièrement l'île de Lewis & Harris. Nous nous arrêtons donc près du port pour faire un peu les magasins et nous abriter d'une courte averse. Nous reprenons la route en continuant de longer le Loch Broom jusqu'à son extrémité avant de rentrer plus à l'intérieur des terres.

Tout au long du chemin les nuages chargés de pluie passent rapidement autour de nous en de somptueux jeux de lumière avant d'aller s'accrocher aux sommets des monts Assynt qui se dévoilent face à nous. Nous arrivons alors sur les bords du Loch Assynt dont les rives sont surveillées par les ruines fantomatiques du Ardvreck Castle.

Après avoir longé les rives du loch, nous empruntons une route plus sinueuse qui s'enfonce dans la petite et charmante péninsule de Stoer. Arrivé au village du même nom, nous continuons jusqu'au phare où nous stoppons pour manger nos sandwichs.

La force du vent ne nous permet toutefois pas de manger hors de la voiture. Ces rafales ont pour effet de chasser les petits nuages et les giboulées associées et c'est sous un temps sec et un beau soleil que nous entamons notre randonnée vers la pointe de Stoer.

Le cadre de la ballade est assez fantastique puisque nous longeons les falaises en direction de la pointe pour arriver en vue du célèbre piton rocheux détaché des falaises et nommé le Old Man of Stoer. L'extrémité de la pointe nous offre de magnifiques vues panoramiques sur la côte déchiquetée du nord-ouest. Le chemin du retour quant à lui donne l'occasion d'admirer l'ensemble de la chaîne montagneuse des Assynt. Par on ne sait quelle magie nous avons la chance d'éviter toutes les averses, comme protégés par les vents soufflés par l'esprit du Old Man of Stoer.

Le retour au phare et à la voiture est marqué par un déluge qui s'abat soudainement sur nous et qui nous fait prendre conscience de la chance que nous avons eue… pas celle d'être restés secs mais plutôt celle d'avoir pu être les spectateurs privilégiés des vues splendides offertes par le jeu des couleurs de la mer, du ciel, des nuages et de la pluie.

La route que nous empruntons ensuite est sans doute l'une des plus belles de la région. La route étroite, tortueuse et abrupte à souhait nous conduit dans des contrées désertes en suivant non sans difficultés le tracé découpé de la côte. S'offrent alors à nos yeux de merveilleux paysages de montagnes enneigées posées en sentinelles des étendues tourbeuses battues par les vents dévalant les collines.

Nous finissons par quitter ces lieux enchantés et par rejoindre une route plus importante à proximité du village de Kylesku qui nous permet de rallier rapidement le B&B de Fasgadh situé au hameau de Scouriemore qui précède l'arrivée dans la petite baie de Scourie. Il est déjà assez tard. Le temps de déposer nos bagages et nous descendons rapidement au village qui est plus que paisible. Là encore un seul pub où manger. L'endroit est presque désert, l'atmosphère emplie d'un calme pesant et presque dérangeant. Les rares personnes présentes sont quasiment silencieuses et apathiques à leurs tables ou au comptoir. Une fois notre repas terminé, l'atmosphère quasi-dépressive ne nous pousse pas à rester plus longtemps. Le lendemain une grosse journée nous attend et après un petit whisky nous décidons de rentrer au B&B nous coucher.

Mardi 18 Avril 2006

C'est avec une certaine impatience d'entamer le programme de la journée que nous nous levons assez tôt pour prendre notre scottish breakfast en compagnie de nos voisins forts sympathiques avec lesquels nous discutons longuement ce matin. La journée s'annonce assez belle, du beau temps est annoncé. Aujourd'hui nous devons aller visiter la petite île de Handa qui est une réserve ornithologique (plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux marins viennent y nicher) à quelques encablures de la côte.

Ma première crainte est vite dissipée, la menace de la grippe aviaire n'a pas entraînée la fermeture de l'île au public. A notre arrivée au hameau isolé de Tarbert, près de l'embarcadère, le pêcheur local assurant la liaison en barque est bien là. Nous prenons nos tickets pour la traversée et en attendant le départ nous nous réfugions dans la voiture pour échapper à une giboulée. Une fois cette pluie passée le soleil ne nous quittera plus et nous offrira la plus belle journée du séjour. Dès la traversée, nous sentons que cette journée restera comme une des plus merveilleuses couplant à la fois le soleil, les observations ornithologiques et l'impression particulière que donne ce type de petit îlot.

Nous débarquons sur une plage de sable blanc, aidés par un des membres de la réserve. Après un bref passage à leur cabane pour entendre leurs explications sur l'île et le tour de 6km qui nous attend, nous nous engageons sur le chemin. Tout au long de cette journée nous ne serons qu'une petite dizaine de personnes, vite éparpillées, à profiter de ce cadre somptueux.


Dès les premiers hectomètres les premiers grands labbes apparaissent et me donne l'occasion de faire de superbes photos. Toutefois le clou du spectacle se situe à l'extrémité nord-ouest de Handa où les imposantes falaises servent de lieu de nidification aux milliers de guillemots, de pingouins tordas, de fulmars et de macareux.

Cette année comme ailleurs en Europe le printemps tarde à s'installer et de ce fait quelques espèces manquent encore à l'appel (sternes, labbes parasites…) mais cela ne gâche en rien notre plaisir. Outre les observations d'oiseaux, l'île de Handa nous offre des paysages magnifiques avec ses impressionnantes falaises, ses landes intérieures mais aussi des vues splendides sur les massifs montagneux enneigés dominant la région de Scourie.

Il faut toutefois préciser que cette journée a essentiellement été consacrée à l'observation des oiseaux et aux essais plus ou moins heureux de digiscopies. C'est donc d'un pas pressé que nous regagnons en fin d'après midi le cabanon des volontaires de la réserve qui visiblement nous attendaient pour prendre la dernière barque de retour vers Tarbert. La traversée du retour est enfin l'occasion d'observer des guillemots à miroir en vol à proximité de l'embarcation. Une fois à terre, nous en profitons pour jeter un œil à la carte du restaurant de fruits de mer qui se trouve perdu là. L'ambiance glauque du pub de la veille nous décide à opter pour ce restaurant. Nous faisons donc un aller-retour rapide par notre B&B pour prendre une douche et se changer et nous retournons donc prendre notre repas dans ce bon restaurant. La brusque chute de température dans la véranda face à la mer ne nous pousse pas à nous attarder et notre repas fini nous rentrons assez rapidement vers la maison de nos hôtes.

Le trajet du retour est une nouvelle fois l'occasion d'assister à une scène désormais classique des vacances : un coup d'œil attentif à un petit loch au bord de la route, un oiseau aperçu, un arrêt en catastrophe sur le bas côté et une observation à la jumelle sous un vent vite glacial. Cette fois il s'agit d'un plongeon arctique, nouvelle espèce pour nous qui était devenue pour moi une sorte de marotte. La journée se termine donc d'une agréable façon mais la faible luminosité de la fin du jour ne permet pas une longue observation ni de faire des photos. Ce sera pour demain matin quand nous repasserons ici… nous rentrons au B&B et fatigués par l'air marin nous passons une bien agréable nuit.

Mercredi 19 Avril 2006

Après le traditionnel et copieux petit déjeuner, nous reprenons la route vers le nord. La matinée débute par les photos du couple de plongeons arctiques repérés la veille, malheureusement sans trop de soleil. Ce n'est que partie remise puisque les nuages laissent rapidement la place à un grand soleil pendant que nous roulons vers Kinlochbervie, point de départ de la longue randonnée du jour. Il faut dire que depuis que nous préparons ce voyage nous sommes assez impatients de faire cette promenade décrite comme une des plus belles du pays. Nous sommes aujourd'hui à la pointe nord-ouest de la "mainland" toutefois la visite de l'extrémité qu'est le Cap Wrath, situé en zone militaire et uniquement accessible à pied via un ferry, nous est encore impossible à cette époque de l'année. Nous avons donc opté, un peu plus au sud, pour la mythique randonnée vers Sandwood Bay et sa plage "hantée" par les sirènes et autres fantômes de marins.

Il est presque midi quand nous garons la voiture au niveau du dernier village et nous entamons notre marche à travers la lande humide et tourbeuse pour rejoindre le bord de mer. Le début est assez facile, sur un bon chemin mais après avoir croisé quelques biches, le chemin disparaît bien comme indiqué sur la carte et il nous faut désormais progresser un peu au hasard et du mieux que nous pouvons dans la tourbière. La meilleure façon de ne pas se perdre est de passer par les sommets des collines, ce qui est physiquement plus dur, et cela est souvent rendu plus difficile par les détours qu'il faut faire pour traverser une rivière, contourner un loch, éviter une zone très marécageuse... La seconde moitié du trajet aller, plus facile, se fait ensuite le long des falaises parfois impressionnantes, accompagnés de quelques oiseaux marins, avec le cap Wrath en point de mire à l'horizon.


Il est environ 14H30 quand nous apercevons enfin la somptueuse plage de sable blanc, déserte, nichée dans un renfoncement de la côte, bordée de chaque côté par les falaises et isolée de l'intérieur des terres et d'un petit loch par un cordon de dunes.

Du haut des falaises où nos sommes, la vue sur la baie est effectivement fantastique et propice à de (trop) nombreuses photos.


Il nous faudra encore une bonne demi-heure pour arriver au bord de l'eau et nous poser sur le sable clair pour un pique-nique et un petit repos bien mérités. Après avoir passé une heure dans ce lieu merveilleux, il nous faut malheureusement prendre le chemin du retour car le trajet est encore long et ce soir nous avons encore une longue route à faire pour rallier notre prochaine étape.

Après avoir passé, non sans une pointe de nostalgie, le cordon de dunes, nous prenons le chemin du retour qui se fait par l'intérieur des terres et qui nous offre de façon assez surprenante des paysages totalement différents.


Cette fois le chemin est plus net et donc plus facile. Nous marchons avec les montagnes enneigées devant nous pendant que le sentier serpente entre six jolis petits lochs qui se s'enchaînent.


Nous arrivons, six heures après notre départ, au bout de cette marche de 16km qui nous a offert de merveilleux paysages baignés d'un grand soleil. Cette randonnée réputée difficile en devient même dangereuse par mauvais temps... on peut dire que nous avons eu de la chance !

Toutefois la journée ne s'achève pas là, il est 18H quand nous reprenons la voiture pour un trajet de 80km vers le nord. En cette soirée, la route, bien que longue, se fait facilement dans cette contrée assez déserte.


Cette absence de civilisation commence à nous préoccuper quand nous réalisons qu'il nous faudra peut être trouver une pompe à essence. L'arrivée à Durness refroidit nos espoirs, car plutôt qu'une ville il s'agit d'un minuscule village de quelques centaines d'habitants et d'après la carte ce sera la plus grosse bourgade jusqu'à notre arrivée à Tongue. Nous continuons donc notre route le long de cette côte nord, nous contournons tout d'abord le loch Eriboll ce qui représente un "détour" assez long. Nous arrivons finalement en vue du Kyle of Tongue illuminé par plusieurs arc-en-ciel et une fois la baie traversée nous traversons le charmant village de Tongue pour parvenir vers 20H à la ferme du Rhian Cottage.


Notre B&B de ce soir, un peu isolé, à l'air vraiment charmant et nos hôtes particulièrement accueillants et prévenants. Nous déposons rapidement nos affaires et filons au village afin de pouvoir manger au pub/restaurant, malgré l'heure tardive. Cette journée bien chargée qui avait merveilleusement bien commencée se termine de la même façon, dans un endroit paisible et accueillant, par une douce nuit.

Jeudi 20 Avril 2006

Le B&b dans lequel nous venons de passer cette agréable nuit a l'air particulièrement accueillant, les hôtes très prévenants et toujours prêts à fournir de nombreux et utiles renseignements et conseils. Il est bien dommage que nous ne puissions pas rester là quelques jours pour faire plus ample connaissance avec eux, avec leur ferme et le reste de la région. Après un délicieux et copieux petit-déjeuner, suivi du traditionnel exercice de déménagement de nos affaires, nous prenons la direction du village avec la mission importante mais délicate de trouver une pompe à essence. Une fois ceci fait, nous reprenons la route le long de la côte en direction de l'est. Nous ne tardons pas trop en chemin car nous avons environ une centaine de kilomètres à parcourir avant d'arriver à Gills Bay, lieu où nous devons embarquer sur le ferry en direction des Orcades.

En chemin nous prenons tout de même le temps d'admirer la côte et ses nombreuses baies ensablées et nous faisons même un bref arrêt pour admirer un couple de plongeons catmarins sur un petit loch paisible aux abords de la route. Une fois à proximité du lieu d'embarcation, nous nous apercevons qu'il nous reste un peu de temps pour visiter un peu la région. Nous décidons donc de filer à Duncansby Head, la pointe située à l'extrême nord-est de l'Ecosse.

Malheureusement le temps est très mauvais, le vent amène des nuages chargés de pluie et la vue n'est donc pas très spectaculaire. Toutefois, ces nuages noirs donnent l'occasion de faire de superbes photos du phare de Duncansby Head peu avant que s'abatte l'averse.

Nous nous réfugions dans la voiture et nous reprenons la direction de Gills Bay pour procéder à l'embarquement sur le ferry. La traversée dure environ une heure et se passe de manière excellente. Emmitouflé comme il convient je décide de passer la traversée sur le pont (personne d'autre ne le fera, il y fait très froid) afin de pouvoir admirer les nombreux oiseaux de mer qu'on croise (eiders, tordas, guillemots, macareux…). Le détroit du Pentland Firth est réputé pour ses traîtres courants et sa mer agitée qui rendent la traversée périlleuse (de nombreuses épaves gisent au fond).

Nous arrivons finalement sur l'île en milieu d'après midi, le ciel est nuageux, le vent très violent et la température relativement basse, ce qui rend difficile les séjours prolongés hors de la voiture ! Néanmoins, je trouve le moyen de rester un long moment dehors allongé dans des dunes pour me protéger du vent glacial, pour observer à la longue-vue ces jolis canards que sont les Hareldes Boréales.

Nous continuons ensuite notre trajet vers le nord et vers l'île principale des Orcades (Mainland) qui est reliée aux îles de Burray et South Ronaldsay au moyen de la route construite sur les digues des Churchill Barriers. La construction de ces "barrières" a nécessité un travail titanesque qui fut réalisé par des prisonniers de guerre italiens entre 1940 et 1945. Parmi ces prisonniers, certains ont aussi élevé sur l'îlot de Holm une jolie petite chapelle qui se visite aujourd'hui.

Nous reprîmes ensuite la route en direction de Kirkwall, la capitale des Orcades à l'atmosphère un peu médiévale. Nous décidons de reporter la visite de la ville au lendemain et nous contentons de jeter un œil au port où une foule s'est amassée pour observer un dauphin qui se trouve un peu bloqué là et qui tourne un peu en rond… pour le grand bonheur des enfants de l'île.

Pour parvenir à notre B&B, situé à l'extrémité ouest de l'île, il nous faut donc traverser toute la Mainland occidentale en passant notamment entre les deux lacs siamois de l'île : le Loch of Stenness et le Loch of Harray. C'est sur la mince langue de terre qui sépare ces deux lacs que l'on peut admirer un magnifique ensemble mégalithique constitué des pierres levés de Stenness et du cercle de pierres de Brodgar situé à proximité.

Les Stenness Standing Stones, dressées là en 3000 av. J-C, comprenaient à l'origine 12 pierres mais il n'en reste aujourd'hui plus que quatre, la plus grande mesurant près de 6 m. Ces pierres formaient un cercle d'environ 30m de diamètre, disposé sur une sol surélevé et entouré d'un fossé.



Le Ring of Brodgar, pour sa part, date probablement de 2500 av. J-C. Il reste actuellement 27 pierres dressées qui composaient à l'origine un cercle de 103 m de diamètre constitué à l'époque de 60 pierres. L'ensemble du cercle est ceinturé d'un profond fossé (9m de large pour 3m de profondeur) creusé dans la roche du sol par les hommes du néolithique.

Il est environ 19h00 quand nous quittons ces deux monuments et la journée particulièrement chargée ainsi que le vent froid des Orkney Islands nous ont bien fatigués. Nous prenons donc la direction du hameau de Northdyke qui surplombe la baie de Skaill, pour finalement atteindre la Hyval Farm de la famille Spence, nos hôtes pour notre petit séjour aux Orcades.

Après avoir déposé nos affaires dans notre chambre, nous partons vers 20H (au moment où nos hôtes partent assister à un mariage) pour aller dîner dans la ville de Stromness. Il s'agit d'un joli petit port mais la modeste taille de la ville fait qu'il y a peu d'endroits pour manger. De toute façon le choix s'était porté sur le Stromness Hotel avant le début des vacances et ce choix s'est avéré excellent. Nous avons pris un délicieux repas pour un somme tout à fait correcte dans la belle salle du restaurant. De nombreux touristes y mangeaient aussi et la plupart semblaient être des couples de retraités venant du continent, apparemment habitués du lieu, et probablement là en raison du festival de jazz qui commencerait le lendemain même dans cet hôtel.

Il est déjà bien tard quand nous terminons notre petit whisky et bien fatigués par notre journée nous retournons à la ferme des Spence pour y passer une douce et reposante nuit.

Samedi 22 Avril 2006

Ce samedi matin marque pour nous la fin de la progression vers le nord et donc le début de notre retour vers le sud du pays. Le bateau qui nous ramène sur le "continent" écossais doit appareiller à 12h00 de St Margaret's Hope à l'autre bout de l'archipel. Nous nous levons donc assez tôt pour nous laisser le temps de visiter encore un peu la Mainland de l'archipel.

Après un excellent petit déjeuner nous prenons congé de la famille Spence en les remerciant pour l'accueil chaleureux et nous quittons la Hyval Farm en direction de Brough Head quelques kilomètres plus au nord. Là, la marée basse laisse à découvert un passage empierré vers un petit îlot inhabité, le Brough of Bersay, où on peut admirer les restes d'anciennes implantations Pictes et Nordiques.

L'endroit est désert mais nous n'y restons que quelques dizaines de minutes car une fine bruine tombe, le vent est froid et violent ce matin mais surtout nous ne devons pas trop tarder si nous ne voulons pas manquer le ferry à l'autre bout de l'île.

Pour la dernière fois donc nous traversons l'île, nous passons à Finstown avant d'arriver dans les faubourgs de Kirkwall. De là nous nous dirigeons vers les îles de Burray et South Ronaldsay accessibles via les Churchill Barriers. Là, comme nous l'avions fait à notre arrivée nous nous arrêtons pour regarder rapidement quelques oiseaux puis nous nous dirigeons vers l'embarcadère. Cette fois la traversée est un peu plus mouvementée qu'à l'aller, il y a un vent un peu plus important et surtout le courant et la houle dans le détroit sont beaucoup plus forts.

Après avoir aperçu les traditionnels oiseaux marins lors de la traversée, notre arrivée sur le continent nous donne l'occasion d'admirer quelques phoques gris qui se prélassent près du port, spectacle que nous avions raté à l'aller !

Nous reprenons notre route vers le sud aux alentours de 13h30. Nous commençons par longer la côte nord-est de l'Ecosse et les paysages que nous traversons désormais sont un peu plus monotones, il y a peu de relief, ce sont essentiellement des prairies et quelques collines. Nous nous arrêtons justement à proximité de l'une d'elles pour aller découvrir un champ de pierres alignées. Finalement même si les pierres sont nombreuses, leur faible taille et l'alignement plutôt vague nous laisse un peu sur notre faim.

Décidément les paysages qui s'offrent à nous sont plus fades que ceux découverts la semaine d'avant sur la côte ouest, même si les estuaires ou les grandes plages que nous apercevons de la route doivent être particulièrement agréables par une belle journée ensoleillée d'été. Toutefois les paysages changent radicalement quand nous arrivons quelques heures plus tard à proximité d'Inverness et que nous traversons le Easter Ross qui marque l'entrée dans les Highlands. Nous nous enfonçons dès lors plus loin à l'intérieur des terres avec les Cairngorms Mountains en point de mire.

Nous arrivons en fin d'après midi à proximité d'Aviemore et plutôt que d'aller directement à notre B&B nous décidons de faire un petit détour par la forêt d'Abernethy et le centre ornithologique du Osprey Centre. Les informations obtenues au centre nous apprennent qu'en plus de la traditionnelle possibilité de voir les balbuzards ils organisent des séances d'observation des grands tétras en parade nuptiale (au lever du soleil) et que les observations ont été positives ces derniers jours. Nous décidons donc de revenir le lendemain matin (à la fin de la nuit pour être exact) et en attendant nous décidons de profiter un peu de la vieille forêt primaire en faisant une petite ballade vers le Loch Garten paisiblement cerné de vieux pins écossais.

L'heure tardive nous pousse toutefois à ne faire qu'une toute petite promenade et il nous faut rapidement reprendre la route en direction de Newtonmore et de notre B&B. Il est presque 20H00 quand nous arrivons au Alder Lodge de Mme Stewart et que nous lui offrions la plus grande surprise de sa journée : elle ne se souvenait tout simplement plus que nous arrivions ce jour chez elle. Heureusement, elle était présente, les chambres étaient prêtes et nous avions l'embarras du choix puisqu'il n'y avait pas d'autre personnes attendues.

Une fois nos affaires déposées dans la chambre de cette ancienne maison cossue, nous sommes descendus à pied au centre du village afin de trouver un bon pub où prendre notre repas chaud du soir, tant apprécié. Nous avions de nouveau à faire à un vrai village et comme il s'agit d'une région très touristique, il y avait beaucoup de monde et d'activités en ce samedi soir à Newtonmore. Après un dernier repas excellent au pub, nous sommes rentrés au B&B pas trop tard en prévision du réveil plus que matinal du lendemain.